Nous sommes les kisikus, branche aînée du groupe local de Clermont Ferrand des Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France.
Nous préparons un projet fabuleux pour cet été : aller à la rencontre des Saamis en Scandinavie, dernier peuple autochtone d’Europe, autrement appelés “Lapons”.
Nous avons eu la chance d’interviewer Marie Roué, directrice de recherche émérite du CNRS, spécialiste française des Saamis.
Suivez cette interview en 9 épisodes pour découvrir ce peuple, sa culture et ses enjeux.
Chaque semaine un nouvel épisode !
Episode 4 : Qui sont les saamis ?
Joseph : Comment est-ce que vous pourriez présenter le peuple Sani à quelqu’un qui n’y connaît absolument rien, de manière très rapide ?
Marie Roué : Je vais répondre à votre question, mais je tiens à ajouter que je pratique une anthropologie impliquée, qui cherche à travailler avec les peuples et non seulement sur eux. Il m’a toujours paru essentiel de comprendre à quoi pouvaient servir, pour les peuples en question, dans des rapports égalitaires, ce que nous faisions ensemble.
Pour répondre à votre question, les Samis… Ce sont un peuple qui s’étend actuellement sur quatre pays. À une époque où il n’y avait pas de frontières, cela englobe grossièrement le nord de la Fennoscandie et de la Russie, donc la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. La plus grande population sami se trouve en Norvège. Ce sont peut-être eux qui sont les plus visibles, car ils ont développé une culture très distincte et un mode de vie qui leur a permis de préserver leur identité et de continuer à exister. Ce sont principalement les éleveurs de rennes qui incarnaient cette culture. Cependant, les pêcheurs côtiers en Norvège, par exemple, ont joué un rôle tout aussi important. Leur économie a été beaucoup plus menacée par la pêche industrielle moderne que l’élevage du renne, qui, bien que réservé aux Samis, a plutôt été préservé. Il faut savoir que l’élevage du renne est une activité relativement récente. Avant cela, les Samis, comme beaucoup d’autres peuples arctiques et subarctiques, étaient des chasseurs et pêcheurs. Leur économie était variée : ils pêchaient dans les lacs, les rivières, en mer, et chassaient le renne sauvage. Mais, avec l’intérêt croissant pour les fourrures et l’arrivée des colons scandinaves, le gibier sauvage a diminué. Une spécialisation s’est alors opérée : certains Samis sont devenus éleveurs de rennes, suivant leurs troupeaux, tandis que d’autres se sont tournés vers la pêche ou même l’agriculture, notamment la pêche au saumon le long des lacs.
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