Les droits des peuples autochtones sont un sujet complexe et fascinant, qui mérite une attention particulière, surtout de la part des jeunes générations. Ces droits, souvent méconnus, sont essentiels pour la préservation des cultures, des traditions et des modes de vie des peuples autochtones. Cet article propose de découvrir ce qu’est le droit autochtone, son histoire, ses origines, et les enjeux actuels auxquels ces peuples sont confrontés. En explorant ces aspects, nous pourrons mieux comprendre l’importance de ces droits et la nécessité de les protéger.
1) Qu’est-ce que le droit autochtone ?
Les droits autochtones sont des droits humains, mais adaptés à la réalité de peuples qui vivaient sur leurs terres avant que d’autres, souvent des colons, ne s’y installent. Le droit autochtone est un ensemble de règles et de principes juridiques qui reconnaissent et protègent les droits des peuples autochtones. Ces droits incluent la préservation de leurs terres, de leur culture, de leurs traditions et de leur autonomie.
Ces peuples, comme les Samis en Europe, les Maoris en Nouvelle-Zélande ou les Amérindiens en Amazonie, ont leurs propres langues, cultures et traditions. Ces droits protègent leur mode de vie, leur lien avec la nature, et leur droit de décider pour eux-mêmes.
1-a) Le droit autochtone est un droit de l’Homme
Être autochtone, c’est être reconnu comme un peuple, avec des droits collectifs : droit à la terre, à la culture, à l’autonomie. Ces droits complètent les droits humains classiques, car ils protègent les communautés et pas seulement les individus. Par exemple : le droit d’un peuple comme les Samis de pratiquer l’élevage traditionnel du renne sur ses terres, et pas juste de vivre là comme n’importe quel citoyen.
Les droits autochtones sont considérés comme des droits de l’Homme. Cela signifie qu’ils sont universels et inaliénables. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), adoptée en 2007, affirme que les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination, à la préservation de leur culture, et à la gestion de leurs terres et ressources naturelles.
1-b) Champ d’application
Le droit autochtone couvre des sujets concrets :
- le respect des terres ancestrales,
- le droit à la consultation avant tout projet industriel (mines, barrages),
- l’éducation dans leur propre langue,
- le droit de pratiquer leur culture et leurs rituels traditionnels.
Ces droits sont protégés par divers instruments internationaux, comme la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la DNUDPA.
1-c) Définition d’un peuple autochtone
Les Samis, par exemple, sont un peuple autochtone vivant en Laponie, un territoire partagé entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Leur culture est étroitement liée à la nature : l’élevage du renne, la pêche, le tissage et le chant traditionnel (joik). Leur histoire d’occupation ancienne et leur volonté de préserver leur mode de vie les qualifient comme autochtones
Un peuple autochtone est un groupe de personnes qui a une continuité historique avec les sociétés précoloniales. Ils se considèrent distincts des autres secteurs de la société dominante et sont déterminés à préserver, développer et transmettre à leurs descendants leurs territoires ancestraux et leur identité culturelle.
2) Histoire et origine du droit autochtone
2-a) Colonialisme et extermination
Depuis la colonisation européenne, les peuples autochtones du monde entier ont été spoliés, déplacés ou exterminés. Les Samis eux aussi ont subi ce qu’on appelle une « colonisation intérieure » : interdiction de parler leur langue à l’école, assimilation forcée, spoliation des terres pour les mines et barrages hydroélectriques. Ce genre d’histoire s’est répété pour beaucoup d’autres peuples autochtones.
L’histoire des peuples autochtones est marquée par le colonialisme et l’extermination. Les puissances coloniales ont souvent envahi leurs terres, détruit leurs cultures et commis des actes de violence. Ces actions ont eu des conséquences dévastatrices sur les populations autochtones, les réduisant à des minorités marginalisées.
2-b) Évolution du droit international après la Seconde Guerre mondiale et la décolonisation
Après 1945, l’ONU a reconnu que tous les peuples ont droit à disposer d’eux-mêmes. Mais il a fallu attendre 2007 pour que les droits des peuples autochtones soient officiellement reconnus par la Déclaration des Nations Unies. Cela a été un tournant historique pour les Samis et d’autres peuples, car cela oblige les États à les consulter sur tout projet affectant leur territoire
2-c) Les luttes autochtones qui ont débouché sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits autochtones
Les peuples autochtones ont mené de nombreuses luttes pour faire reconnaître leurs droits. Ces efforts ont culminé avec l’adoption de la DNUDPA en 2007, un document historique qui établit des normes minimales pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones.
Les Samis n’ont pas attendu que l’ONU leur donne la parole : dès les années 1970, ils ont créé des Parlements samis en Norvège, Suède et Finlande, pour défendre leur culture et négocier avec les États. Cette organisation politique a inspiré beaucoup d’autres peuples dans le monde et a contribué à l’adoption de la Déclaration de 2007
3) Enjeux actuels du droit autochtone
3-a) Reconnaissance et conflits économiques
Aujourd’hui, la reconnaissance des droits autochtones entre souvent en conflit avec les intérêts économiques et industriels. Les projets miniers, pétroliers et agricoles menacent les terres et les ressources des peuples autochtones, entraînant des conflits et des violations de leurs droits.
Même aujourd’hui, les Samis se battent contre des projets d’exploitation minière ou d’éoliennes sur leurs terres. Ces projets menacent leurs traditions, notamment l’élevage extensif du renne, qui a besoin de grands espaces non clôturés. Les gouvernements nordiques sont souvent tiraillés entre la pression économique des industries et leurs engagements envers les droits des Samis
Les Samis et le projet de mine de cuivre en Norvège
En Norvège, le projet de mine de cuivre dans le Repparfjord menace la culture et les moyens de subsistance des Samis. L’entreprise Nussir ASA prévoit d’extraire 50 000 tonnes de minerai de cuivre sur des terres utilisées par les Samis pour l’élevage de rennes. Ce projet représente une menace écologique et une violation des droits des Samis, notamment en raison du manque de consultation préalable
source : https://www.gfbv.ch/fr/publications/exemples-concrets/nussir/
3-b) Vérités historiques et réparations
La reconnaissance des vérités historiques est essentielle pour la réconciliation. Les peuples autochtones demandent que les États reconnaissent les méfaits du passé, y compris les exterminations, les spoliations, les déplacements forcés et les tentatives de déculturation.
Longtemps, l’histoire officielle a nié les violences et discriminations subies par les Samis. Aujourd’hui, des commissions « Vérité et Réconciliation » en Norvège, Suède et Finlande enquêtent sur ces injustices, reconnaissent les souffrances, et cherchent des solutions pour réparer symboliquement et matériellement ces blessures
Le codicille lapon de 1751
Le codicille lapon de 1751 reconnaissait les droits des Samis à vivre sur leur territoire en traversant les frontières. Ce document historique, bien que jamais abrogé, montre l’importance de la reconnaissance des droits historiques des peuples autochtones
source : http://www.maricourt-nordique.com/pages/de-laponie/histoire.html
3-c) Institutions autochtones
Pour asseoir le droit autochtone, il est crucial de renforcer les institutions autochtones. Cela inclut la création de parlements autochtones, la reconnaissance des systèmes juridiques traditionnels et la participation des peuples autochtones aux décisions politiques qui les concernent.
Les Samis ont mis en place des Parlements propres, qui sont reconnus par les États scandinaves. Ces institutions leur permettent de gérer certains aspects de leur vie culturelle, linguistique et économique. C’est un modèle d’autonomie pacifique, encore rare mais très inspirant pour d’autres peuples autochtones dans le monde.
Cas concret : Les parlements samis
Les Samis disposent de parlements en Norvège, en Suède et en Finlande. Ces institutions jouent un rôle clé dans la défense des droits des Samis et la promotion de leur culture et de leur langue. Cependant, ils manquent souvent de ressources pour répondre pleinement aux besoins de leurs communautés
source : https://monde68.brebeuf.qc.ca/2018/04/12/les-sami-autochtones-des-pays-nordiques/
Conclusion
En conclusion, les droits des peuples autochtones sont fondamentaux pour garantir la justice et l’équité dans le monde. Leur reconnaissance et leur protection sont indispensables pour préserver la diversité culturelle et assurer le respect des droits de l’Homme. Les défis actuels, notamment les conflits avec les intérêts économiques et industriels, montrent qu’il reste encore beaucoup à faire. En sensibilisant les jeunes à ces enjeux, nous pouvons espérer un avenir où les droits des peuples autochtones seront pleinement respectés et où leur voix sera entendue. Ensemble, nous pouvons contribuer à un monde plus juste et inclusif.
Comprendre et défendre les droits des peuples autochtones, c’est aussi prendre soin de notre planète. Les Samis montrent que respecter une culture, c’est aussi respecter une façon durable de vivre avec la nature. En tant que citoyens du monde, les jeunes ont un rôle clé : celui d’apprendre, de respecter et d’agir pour que ces droits deviennent une évidence, et non une exception.
https://normlex.ilo.org/dyn/nrmlx_fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_INSTRUMENT_ID:312314
https://amnesty.no/sites/default/files/2023-02/Fosen%20English%20version%20pdf.pdf
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