Camp Kisiku 2025 Sapmi – Jour 12 Festival Markomeannu

On vous propose une série pour votre été ! Le récit de notre camp scout 2025 au pays des Saamis. Après un an de préparation et de découvertes sur le dernier peuple autochtone d’Europe, nous allons à sa rencontre. Dans ce récit, nous vous emmenons avec nous au delà du cercle polaire arctique !

Jour 12

Regrassssssse mat ‘ !!!! On se lève tellement tard qu on brunche 🙂

Aujourd’hui il semble qu il y ait plus de monde au festival. Le parking où on campe se remplit. Certaines personnes nous reconnaissent car ils nous ont vu à la tv hier soir 🙂.

On passe un peu de temps avec la couturière, elle apprend à Joseph à coudre à la machine. 2 hommes font du tissage pour fabriquer des bandes de chaussures. Une femme est là aussi et répare des chaussures traditionnelles. Ces chaussures sont en cuir avec le sommet de la pointe recourbé vers le haut pour fixer les raquettes ou les skis. Elles n’ont pas de lacets et se ferment avec des bandes tissées de 2 m.

La couturière explique qu’elle apprend aux saamis les techniques d’artisanat pour être autonome et faire perdurer la culture. Un des hommes explique que pour lui cette pratique est presque méditative et relaxante et il peut faire quelque chose d autre en même temps comme écouter la radio ou regarder la tv.

On quitte un moment le stand d’artisanat pour aller sous le lavvu, une grande tente en tipi préparée traditionnellement : des branchages de bouleau au sol avec par dessus des peaux de renne étalées. Sous ce lavvu, un concert se prépare. 2 femmes vont se produire l’une à la guitare et l autre avec une sorte de yukulele. Avant de commencer, une des femmes exécute un petit rituel où elle se connecte à la terre et au soleil.

Les saamis ne sont pas spécialement typés. Il y a des blonds, des bruns, des ronds, des fins, des grands, des petits, des blancs, des mats, des types caucasien ou des types sibérien avec les yeux bridés. Est considéré comme saami quelqu’un qui parle une des langues ou dont un des parents, des grands parents ou des arrières grands parents parle une langue saame.

Apres ce concert on continue nos interviews avec un femme au stand spécialisé sur la langue. Le stand propose un badge décliné en 3 couleurs que les participants peuvent arborer pour indiquer qu’ils parlent soit le saami du nord, le saami du sud ou le saami de Lulea. Il y a en tout 11 types de saami, plus des dialectes dans chaque type. Pendant la longue période de colonialisme et assimilation, il était interdit aux saamis de parler leur langue et c’était fortement dévalorisé socialement. Si bien que beaucoup de saamis ont cessé de pratiquer par honte, assimilation ou simplement manque d opportunité. Certaines langues saames ont maintenant disparues, d autres sont en voie d extinction. Un des facteurs aggravant de la disparition est que toutes ne sont pas retranscrites par écrit. Les langues les plus en danger sont celles de la partie russe car la fédération de Russie est très hostile à une quelconque forme de reconnaissance de la culture saamie. Maintenant la jeunesse se tourne vers l apprentissage de la langue car l affirmation culturelle et communautaire est valorisée. Aussi parce que certains parlements exigent de parler le saame pour pouvoir s inscrire sur les listes électorales qui élisent les représentants saamis. L’apprentissage du saami est un droit pour les saamis, à l ecole, ils peuvent donc exiger que la langue soit enseignée. Le saami est une langue de racine finno-ougrienne comme le finnois ou le hongrois. Pour les saamis norvégiens ou suédois c est plus difficile que pour les saamis finlandais.

Comme les portions sont un peu faibles à la cantine du festival, on continue d explorer la carte mais on va faire un complément au camion… t

En descendant on passe devant le camp du festival, presque toute les tentes sont en forme de lavvu avec des braséros sur trépied.

En remontant au festival après le repas, on s arrête au stand du NSR, parti politique saamie, on fait une micro interview, ils sont en campagne car il y a des élections au parlement saami de Norvège.

On croise la traductrice française et on en profite pour discuter encore et prendre ses coordonnées pour les références du livres et pour préparer notre témoignage.

On monte voir les concerts. Entre deux concerts une bataille de joik est organisée. Le joik est le chant traditionnel, il peut contenir des paroles ou des sonorités. Ils peuvent servir à communiquer avec les rennes, chanter les louanges d un paysage ou parfois même se sentir en lien avec l esprit d un évènement, d un lieu ou d une entité. La bataille s organise comme une battle de rap, un fond musical genre boite à rythme est lancée et les concurrents doivent improviser un joik dessus. L ambiance est électrique ! Les votes se font à l applaudimètre.

Les 2 concerts suivant sont des artistes très modernes : un genre k-pop et un genre boysband-bogosse.

Finalement ce soir on ne reste pas dormir au festival, on a envie de retrouver notre spot au bord du fjord pour tenter de se baigner demain matin. On prend la route à 0h30… il fait jour…


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *