Mini-conférence thématique de Florence à la soirée du 16 mai !
Introduction
Je vais vous parler des déplacements forcés subis par le peuple saami, vivant principalement dans le nord de la Scandinavie et de la Russie région nommée Sapmi depuis 3500 ans minimum. Les Saamis ont une histoire riche et unique, mais ils ont également fait face à de nombreux défis, notamment des déplacements forcés qui ont profondément affecté leur mode de vie traditionnel. Les déplacements forcés subis par le peuple saami est un sujet complexe et sensible, marqué par des siècles d’histoire et de luttes pour la reconnaissance de leurs droits. Voici une présentation sur ce thème qui reste simple au vu du temps de parole et de mes faibles connaissances.
Les causes des déplacements forcés
Les déplacements forcés des Saamis ont plusieurs causes. Les 3 principales sont liées à l’expansion des États-nations, à l’exploitation des ressources naturelles et aux politiques d’assimilation.
- Expansion des États-nations :
En quelques mots et un peu d’histoire pour mieux comprendre le paradoxe scandinave ou la contradiction entre des textes respectueux des droits des Saamis et les actes des états. Pour commencer, 2 grands textes spécifiques aux droits Saamis existent. Le codicille lapon de 1751 qui reconnait les droits des Saamis à vivre sur leur territoire en traversant les frontières n’a jamais été abrogé même à ce jour. Tandis que la convention nordique saamie (2005) qui redéfinit les droits sur les terres et les eaux, élaborée par les parlements Saamis et les représentants des état-nations de Norvège, Suède et Finlande, lui n’a jamais été signée.
Dans la réalité, au cours des siècles, les frontières nationales ont été tracées à travers les terres saamis, divisant ainsi leur territoire traditionnel. Ces frontières ont souvent ignoré les droits des Saamis et ont conduit aux déplacements forcés qui débutent en 1905 quand la Norvège prend son indépendance. Le pays trouve que trop de rennes et saamis gênent la colonisation. Puis en 1919, La Norvège et la Suède signent une Convention pour les pâturages des rennes, se suivent plusieurs vagues de déplacements dans les années 1920. Les saamis doivent signer le prétendu « accord » sous la menace de se voir confisquer tous leurs rennes en cas de refus. Des promesses mensongères d’un avenir meilleur, de merveilleux pâturages vides leur sont faites. Ceci dédouane les gouvernements de leurs actions en contradiction avec le codicille. La réalité, c’est sur le territoire d’autres Saamis qu’on les envoie, créant des conflits et de la pauvreté.
- Exploitation des ressources naturelles. Avec la découverte de ressources naturelles comme le minerai de fer, le pétrole et le gaz a attiré des entreprises et des gouvernements qui ont exproprié les terres saamies pour l’exploitation minière, la construction de barrages hydroélectriques, déforestation et d’autres projets industriels.
- Politiques d’assimilation : Les gouvernements des pays nordiques ont longtemps mis en œuvre des politiques visant à assimiler les Saamis à la culture majoritaire. Ces politiques incluaient l’interdiction de la langue saamie, la sédentarisation forcée, le remplacement du chamanisme par le protestantisme et l’envoi des enfants saamis dans des internats.
Conséquences des déplacements forcés
Traditionnellement, les Saamis sont nomades. Ils sont éleveurs de rennes, pêcheurs et chasseurs, et leur culture est étroitement liée à la nature et aux saisons. Les déplacements forcés ont entraîné des conséquences dévastatrices pour les Saamis :
- Perte de terres et de ressources : Les Saamis ont perdu l’accès à leurs terres ancestrales, ce qui a perturbé leurs activités traditionnelles comme l’élevage de rennes, la pêche et la chasse. Par exemple, les rennes tentent de revenir sur leur terre ancestrale pour mettre bas et quittent le troupeau. Ceci entraine la perte régulière de cheptel et donc de revenu.
- Dégradation culturelle : La sédentarisation forcée et l’assimilation ont conduit à une perte de la langue, des « joiks » sortent de chants traditionnels, des traditions et des savoirs ancestraux entrainant une perte de repères et de racines. Appartenir à ce peuple devient honteux, va être caché. De nos jours, il arrive que des petits enfants découvrent leurs origines à la mort de leur aïeul.
- Impacts socio-économiques : Les déplacements ont souvent conduit à la pauvreté, au chômage et à des problèmes de santé mentale parmi les Saamis qui les subissent.
Luttes et revendications actuelles
Aujourd’hui, les Saamis continuent de lutter pour la reconnaissance de leurs droits. Ils revendiquent :
- La restitution des terres : Les Saamis demandent la restitution de leurs terres ancestrales et le droit de gérer leurs ressources naturelles.
- La reconnaissance culturelle : Ils militent pour la reconnaissance officielle de leur langue, de leur culture et de leurs traditions.
- La participation politique : Les Saamis réclament une plus grande participation aux processus décisionnels qui affectent leurs terres et leurs vies.
Conclusion
Pour conclure, les déplacements forcés subis par le peuple saami sont un exemple poignant des défis auxquels sont confrontés les peuples autochtones à travers le monde. Il est crucial de reconnaître leur histoire, de respecter leurs droits et de soutenir leurs revendications pour un avenir plus juste et équitable.
Merci de votre attention.
https://www.cnrseditions.fr/catalogue/anthropologie-et-mondes-contemporains/vies-de-samis
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